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Notre métier prend tout son sens…

Je suis Aurélie Delmoitié, infirmière en ophtalmologie depuis 2012. En Belgique je suis amenée à travailler autant en consultations qu’en salle d’opération comme instrumentiste. Cette fois, je m’envole pour aider la mission humanitaire d’OWW à Nioki au Congo comme infirmière de salle d’opération, il s’agit pour moi de mon premier voyage humanitaire, un rêve gardé dans le coin de ma tête qui se réalise enfin! Après un vol de 8h et un second de 1h30, Nous arrivons à Nioki et je découvre l’équipe locale et le dispensaire. Nous nous installons rapidement pour que le lendemain nous puissions commencer à travailler pour aider la population. Tout le matériel est soigneusement emballé, soit déjà sur place soit arrivé fraîchement par les bons soins de Jacqueline qui prévoit cela longtemps à l’avance. Très vite, je me rends compte que notre venue est attendue par la population, pas seulement de Nioki mais de partout au Congo. Certains font le déplacement pendant des jours en pirogues, vélos, moto, à pieds et parfois sur plusieurs centaines de kilomètres. Les consultations sont les premières à se mettre en route et on ne tarde pas à avoir une liste de patients attendant leurs lunettes, traitement ou chirurgie. Leur travail sans relâche dans une salle à trois médecins et avec l’aide de traducteurs n’est pas de tout repos, dans cette fourmilière, je comprends directement que beaucoup de patients arrivent alors qu’il est trop tard. Cette partie est pour moi la plus difficile émotionnellement, mes collègues essaient de leur expliquer au mieux, et je remarque que mes sentiments sont toujours réciproques. Mais heureusement, les premières interventions commencent, principalement descataractes. Pour moi c’est tout nouveau, on ne parle pas d’une cataracte “belge”, mais d’une cataracte aveuglante, blanche, brune, complètement opaque, visible à l'œil nu en regardant les personnes. J’accueille en salle d’opération des personnes aveugles, et Jacqueline, Richard, Artemise et Bianca abattent un certain nombre d’opérations. Chaque retrait de cristallin est pour moi une victoire, je donne tout pour aider un maximum car très vite la liste de patients en chirurgie dépassent notre quota. Le sentiment est étrange. La fierté d’aider ces personnes qui peuvent voir du jour au lendemain et la tristesse d’en voir beaucoup qui restent dans l’attente de nous revoir l’année d’après. Mon petit plaisir chaque jour est au moment des consultations post opératoires, je revois les personnes (aveugles) de la veille et découvre leur émotion à chaque retrait de pansement. Ils nous voient, nous sourient, dans des acclamations de toute leur famille parfois, Leur regard a ce moment veut tout dire, c’est inexplicable! A toutes les personnes qui ne comprennent pas pourquoi nous avons besoin de partir et d’aider la population du Congo… Venez voir leurs visages chaque lendemain d’opération, vous comprendrez. Je n’ai pas eu l’occasion d’aller souvent à la lunetterie, par faute de temps et à cause d’éléments perturbants dans leur salle (araignées… :) ) Mais ils m’ont expliqué leur même ressenti lors d’un premier essai de lunettes chez des personnes qui venaient chez eux.

Grâce à OWW, nous pouvons les aider! Mais surtout grâce aux dons, aux bénévoles et toutes ces personnes qui travaillent à ce beau projet. Je n’ai rencontré que de belles personnes lors de ce voyage, tous unis pour le biens de la population congolaise. Chaque soir était le moment de partager nos expériences uniques, de vider notre sac pour mieux vivre nos émotions car elles peuvent être tellement belles puis très vite catastrophiques. Je remercie OWW et Jacqueline de m’avoir fait confiance. Je voulais faire un voyage humanitaire au moins une fois dans ma vie, maintenant j’aimerais pouvoir continuer et participer à toutes les autres!



Aurélie Delmoitié 

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